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Dans un monde parfois anxiogène, il n’est pas rare que notre alimentation soit influencée par nos états émotionnels plutôt que par nos besoins physiques. Ce phénomène, connu sous le nom d’alimentation émotionnelle, peut aussi bien affecter notre santé physique que mentale. Dans cet article, nous explorerons en profondeur l’origine de l’alimentation émotionnelle, en identifiant ses principales causes et ses conséquences, ainsi que les solutions à envisager pour la gérer efficacement.

une femme heureuse et positive qui sourit en tenant une pastèque dans ses mains

Qu’est-ce que l’alimentation émotionnelle ?

L’alimentation émotionnelle désigne le fait de manger en réponse à des émotions, qu’elles soient agréables ou non. La faim émotionnelle se distingue de la faim physiologique, qui répond au besoin réel de se nourrir. Dans ce cas de figure, l’alimentation a pour but de réconforter ou d’apaiser un mal-être. On parle alors de compulsion alimentaire, c’est lorsqu’on est à la recherche d’une satisfaction immédiate.

L’alimentation émotionnelle n’est pas en soi classée comme un trouble du comportement alimentaire (TCA). Cependant, lorsqu’elle devient fréquente et perturbe la vie quotidienne, elle est considérée comme un symptôme ou un comportement associé à certains troubles alimentaires.

Par exemple, l’alimentation émotionnelle peut être un comportement courant chez les personnes souffrant de boulimie et d’hyperphagie. Dans ces cas, elle est un aspect du trouble qui nécessite une attention dans le cadre d’un traitement global.

Comment différencier les types d’alimentation ?

Pour bien comprendre les rouages de l’alimentation émotionnelle, aussi connue sous le terme de « faim émotionnelle », il faut considérer les trois types d’alimentation :

apprentissage dans la gestion de ses émotions dans le cadre d’une alimentation émotionnelle

Alimentation physiologique ou physique

Elle se manifeste quand le glycogène baisse (niveau de sucre dans notre foie), entraînant une hypoglycémie. Notre corps réagit en émettant des signaux, souvent ressentis au niveau de l’estomac (gargouillements, sensation de vide, crampes), nous indiquant le besoin de manger pour reconstituer nos réserves énergétiques.

Alimentation hédonique

Notre expérience alimentaire est enrichie par nos cinq sens (ouïe, vue, goût, toucher, et odorat), qui varient en sensibilité d’une personne à l’autre. Ici, la faim n’est pas nécessairement physiologique, mais elle répond à un désir. C’est par exemple le cas au restaurant, en prenant une formule incluant un dessert gourmand après un plat copieux. Ce n’est pas seulement la faim qui nous incite à commander, mais plutôt le plaisir que l’on peut avoir à manger certains aliments. Cela évite la frustration et permet notamment de créer du lien social.

Alimentation émotionnelle

Ce type d’alimentation est une réponse à des émotions, qu’elles soient favorables ou non. Bien que souvent liée à des sentiments désagréables, la joie peut également nous pousser à manger de manière compulsive. Dans ce contexte, il est parfois difficile de distinguer l’alimentation hédonique de l’alimentation émotionnelle.

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Pour bien saisir le principe d’alimentation émotionnelle, il est important de comprendre l’origine des émotions. Elles sont des réponses physiques et psychologiques qui surviennent en réaction à des stimuli externes.

On identifie six émotions de base : la peur, la tristesse, la joie, la surprise, le dégoût et la colère. Les émotions ne doivent pas être confondues avec les sensations, qui elles sont perçues par nos cinq sens (la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat et le toucher). Selon l’émotion ressentie, nous pouvons ressentir certaines sensations, par exemple des frissons, une sudation, des rougeurs, un estomac noué, etc.

Par exemple, lorsqu’on apprend l’infidélité de son partenaire :

– L’émotion ressentie : colère/trahison.

– Les sensations physiques : cœur brisé, sensation de lourdeur dans la poitrine, larmes.

– Le sentiment qui peut s’installer : le chagrin.

8 signes qui montrent que vous adoptez une alimentation émotionnelle

une femme qui mange en pleine conscience

L’alimentation émotionnelle se manifeste souvent par des comportements répétitifs. Voici les signes les plus fréquents :

– Manger en réponse à des émotions plutôt qu’à la faim : vous consommez de la nourriture pour tenter de gérer des émotions comme la tristesse, l’ennui, le stress ou la colère, plutôt que par besoin physique de manger.

– Manger soudainement et sans faim physiologique : vous avez des envies soudaines de nourriture alors que vous n’avez pas faim.

– Manger jusqu’à l’inconfort : vous continuez de manger, ignorant les signaux de satiété de votre corps, sans prendre conscience de la quantité consommée jusqu’à ce que vous vous sentiez excessivement plein.

– Se sentir coupable ou honteux après avoir mangé : vous regrettez d’avoir mangé avec excès et vous vous sentez coupable. 

– Manger en cachette : vous consommez des aliments à l’abri des regards pour éviter le jugement ou parce que vous vous sentez embarrassé par la quantité ou le type de nourriture ingérée.

Craving spécifique pour des « aliments réconfortants » : vous désirez des aliments généralement riches en sucre, en gras, en sel ou en calories qui sont perçus comme apaisants.

– Utiliser la nourriture en guise de récompense : vous vous tournez vers la nourriture pour vous récompenser ou vous consoler face à des situations stressantes ou tristes.

– Avoir des habitudes alimentaires irrégulières : vous oscillez entre des périodes où vous mangez peu et des épisodes de suralimentation, souvent en réponse à des fluctuations émotionnelles.

Les principales causes de l’alimentation émotionnelle

L’alimentation émotionnelle est souvent déclenchée par divers facteurs psychologiques, sociaux et environnementaux :

Le stress : le stress, notamment chronique, peut inciter à manger pour soulager ou évacuer l’anxiété. Le corps sécrète alors du cortisol, une hormone qui a pour effet d’augmenter l’appétit. Sous l’effet du stress, nous avons tendance à nous tourner vers des aliments considérés comme réconfortants, tels que le chocolat, les bonbons ou les gâteaux.

Les émotions négatives : la tristesse, la colère, la frustration, l’ennui, la solitude ou même la dépression peuvent conduire à l’alimentation émotionnelle. Manger devient une façon de masquer ou de gérer ces émotions inconfortables.

Les habitudes ancrées depuis des années : certains comportements alimentaires sont appris dès l’enfance. Par exemple, les parents qui utilisent la nourriture pour récompenser, consoler ou punir peuvent involontairement enseigner que la nourriture est une réponse émotionnelle appropriée.

Ne pas avoir appris à gérer ses émotions : l’absence de méthodes efficaces pour gérer les émotions peut amener les individus à se tourner vers la nourriture comme solution de facilité pour faire face aux événements difficiles.

La restriction calorique : les régimes très restrictifs peuvent paradoxalement augmenter les risques de crises de boulimie ou de compulsion alimentaire. Lorsque les gens se privent de certains aliments, ils peuvent ressentir une forte envie de consommer précisément ces aliments, souvent en réponse à des émotions.

La fatigue et le manque de sommeil : lorsque vous êtes fatigué, votre capacité à gérer les émotions de manière efficace diminue, ce qui peut conduire à une alimentation émotionnelle pour apporter de l’énergie. De plus, le manque de sommeil perturbe la régulation des hormones de la faim, notamment en réduisant la leptine (qui régule la satiété) et en augmentant la ghréline (qui stimule la faim), exacerbant ainsi les envies de manger.

une femme triste atteinte d’alimentation émotionnelle trouble du comportement alimentaire

L’alimentation émotionnelle : un cercle vicieux qui renforce les émotions désagréables

Dans le contexte d’une alimentation émotionnelle, la nourriture agit comme un tampon émotionnel, similaire à une cigarette pour un fumeur. Plutôt que d’apaiser réellement l’émotion, la compulsion alimentaire va la renforcer. Dans la mesure où la faim n’est pas la cause sous-jacente de l’émotion, manger n’est pas la solution au problème. Pour les personnes atteintes d’alimentation émotionnelle, manger est un moyen d’obtenir un pic de dopamine, l’hormone du plaisir, qui est souvent présente en grande quantité dans les aliments transformés et industriels.

Les émotions, qu’elles soient agréables ou désagréables, sont généralement déclenchées par des facteurs externes et portent des messages importants. Il est essentiel de ne pas ignorer ces messages, autrement ils ne feront qu’amplifier. C’est exactement ce qui se passe lorsqu’une personne mange ses émotions : cela revient à ignorer le message que veut nous faire passer notre corps ou notre esprit. À force de répétitions et d’habitude, beaucoup de personnes ne s’aperçoivent même pas qu’elles entrent dans le cercle vicieux de l’alimentation émotionnelle.

Il est également important de souligner que la consommation de nourriture liée aux émotions entraîne souvent une baisse de l’estime de soi. Cela se traduit par un sentiment de culpabilité lié aux compulsions alimentaires. En matière de santé physique, l’alimentation émotionnelle entraine fréquemment une prise de poids en raison du surplus calorique qu’elle engendre.

Le rôle des émotions : pourquoi doit-on les accueillir plutôt que de les ignorer ?

Il n’existe pas d’émotions négatives ou positives à proprement parler, certaines sont simplement plus agréables à ressentir que d’autres. Qu’importe leur nature, elles sont essentielles à notre croissance personnelle. Les émotions sont des messagers précieux que nous avons tendance à ignorer, souvent par peur de nous confronter à une réalité déplaisante. Cependant, elles sont de véritables alliées que nous ne devrions pas négliger, car elles fonctionnent comme un système d’alerte. Par exemple, la peur nous avertit de la présence potentielle d’un danger ou d’une menace, même si parfois cette peur peut être infondée. Au contraire, la joie nous encourage à poursuivre les activités ou les situations qui nous apportent du bien-être. La colère, quant à elle, nous signale que nos besoins ne sont pas satisfaits ou que nos attentes ne sont pas comblées.

Les émotions négatives n’existent pas, elles deviennent négatives si nous en faisons quelque chose de négatif. Nous choisissons la manière de réagir face à nos émotions. Elles peuvent être une source de force ou, au contraire, nous tirer vers le bas selon nos actions. Dans le cadre d’une alimentation émotionnelle, l’émotion est perçue comme négative lorsqu’elle nous pousse à adopter des comportements qui vont contourner le problème, plutôt que le résoudre.

une femme qui mange un gâteau et ses émotions

Quelles solutions pour arrêter de manger ses émotions ?

Accueillez vos émotions

Comme indiqué précédemment, l’alimentation émotionnelle est causée par une mauvaise gestion de ses émotions. Reconnaître et gérer efficacement ses émotions est crucial pour rompre le cycle de l’alimentation émotionnelle. Le processus peut être décomposé en 4 étapes, comme suit :

  1. Identifier l’émotion : prenez un moment pour reconnaître et nommer ce que vous ressentez. Est-ce de la colère, de la joie, de la tristesse, ou de la déception ?
  2. Conscientiser l’émotion : une fois l’émotion identifiée, essayez de déterminer où vous la ressentez dans votre corps. Les émotions peuvent se manifester physiquement dans différentes zones comme le ventre, la poitrine, ou la gorge. Posez-vous des questions : Cette sensation est-elle douloureuse ? A-t-elle une forme, une texture, ou une température ?
  3. Le message porté par l’émotion : chaque émotion porte un message qui peut nous éclairer sur nos besoins ou nos désirs. Posez-vous ces questions : Pourquoi ressens-je cela maintenant ? Quelle situation ou quel besoin cette émotion met-elle en lumière ? Que m’invite-t-elle à faire ou à changer dans ma vie ?
  4. Passage à l’action : après avoir identifié et compris l’émotion, ainsi que le message qu’elle porte, réfléchissez à la manière de répondre de façon constructive. Quelles actions concrètes pouvez-vous entreprendre pour gérer cette émotion ? Cela peut inclure des techniques de relaxation, une discussion avec un proche, l’écriture dans un journal pour exprimer ce que vous ressentez, ou même la consultation d’un professionnel si l’émotion est trop intense.

Oubliez la restriction

Ne vous imposez pas de restriction alimentaire. En effet, priver votre corps de l’apport calorique nécessaire ou de certains aliments considérés comme interdits peut augmenter la tentation de céder à des compulsions alimentaires. Une alimentation équilibrée est celle qui n’interdit aucun aliment. Autorisez-vous à manger des aliments que vous appréciez, tout en les combinant avec des aliments plus sains. Cette approche permet de les banaliser et de les rendre moins irrésistibles au fil du temps. La croyance populaire tend à suggérer que de se laisser aller à ses préférences alimentaires peut entraîner une prise de poids, mais c’est tout le contraire. En réalité, c’est la restriction d’un aliment qui peut inciter à en manger excessivement, ce qui peut finalement contribuer à prendre du poids.

Mangez en pleine conscience

L’alimentation consciente consiste à vous reconnecter avec vos sensations de plaisir lors des repas, permettant ainsi de profiter de ce moment sans culpabilité. Cette forme de méditation vous invite à utiliser pleinement vos cinq sens pour apprécier l’instant, le tout en étant attentif aux signaux de faim et de satiété de votre corps : observer, sentir, goûter, toucher et écouter. Avant de commencer à manger, évaluez votre faim sur une échelle de 0 à 10 et laissez cette évaluation guider la quantité de nourriture que vous choisissez de consommer. Réévaluez votre satiété à la fin de chaque repas pour décider si vous avez besoin de manger davantage. Il est important de manger en réponse à votre faim réelle et non par habitude.

Pour vous aider à manger en pleine conscience, voici 3 conseils à appliquer dès maintenant :

Evitez les distractions pendant les repas (télévision) : en effet, la présence des écrans peut empêcher l’information de parvenir correctement au cerveau, retardant ainsi la sensation de satiété.

Prenez le temps de mâcher : la mastication lente de chaque bouchée vous aide à mieux digérer et à augmenter votre niveau de satiété, ce qui peut réduire la quantité de nourriture ingérée.

Créez un environnement agréable pour manger : dressez une belle table ou créez un espace dédié à vos repas qui invite au calme et à la détente, favorisant ainsi une meilleure prise de conscience pendant que vous mangez.

Détendez-vous par la respiration

User des techniques de relaxation et de respiration  aide à réduire le stress et l’anxiété, deux des principaux déclencheurs de l’alimentation émotionnelle. La pratique de la cohérence cardiaque permet notamment de ralentir le rythme cardiaque et de favoriser un état de calme, facilitant ainsi une réponse plus mesurée aux impulsions émotionnelles. Vous pouvez pratiquer des exercices simples tels que la respiration abdominale, où vous inspirez profondément par le nez, laissez votre abdomen se gonfler, et expirez lentement par la bouche.

Se faire accompagner par une naturopathe sophrologue

Au sein de l’alimentation émotionnelle, les naturopathes sophrologues proposent une approche holistique qui aide à harmoniser le corps et l’esprit, favorisant ainsi une relation plus saine avec la nourriture. Ces professionnels apportent des conseils personnalisés en nutrition, des techniques de gestion du stress et des méthodes naturelles pour renforcer votre bien-être général. Ils vous accompagnent en toute bienveillance pour mieux gérer vos émotions et réduire les compulsions alimentaires.

Important : Si la naturopathie et la sophrologie apportent de nombreux bienfaits pour la santé mentale et physique, il est indispensable de souligner qu’elles ne se substituent pas aux traitements médicaux conventionnels. Face à des troubles alimentaires sévères ou des symptômes dépressifs, la consultation d’un professionnel de santé qualifié reste indispensable pour obtenir un diagnostic et un traitement adapté.

Si vous vous reconnaissez dans cet article, n’hésitez pas à prendre rendez-vous en ligne pour obtenir un accompagnement personnalisé, en cabinet, à distance ou à votre domicile autour de Paris.

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