Trouble hormonal encore trop souvent méconnu, le syndrome des ovaires polykystiques (ou SOPK) concerne pourtant de nombreuses femmes. Selon l’Inserm, il toucherait environ une femme sur dix en âge de procréer. Considéré comme l’une des principales causes d’infertilité féminine, il se manifeste par une grande diversité de symptômes. De plus, le SOPK s’accompagne souvent d’une véritable charge émotionnelle, nourrie par l’incompréhension, les doutes et parfois un sentiment d’impuissance face au corps. Il s’agit d’un déséquilibre global, où interviennent à la fois le métabolisme, le stress, le sommeil, l’alimentation et l’environnement de vie. Sans jamais se substituer au suivi médical, la naturopathie propose un accompagnement complémentaire, respectueux du rythme de chaque femme.

Mieux vivre le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) avec la naturopathie

Comprendre le SOPK pour mieux le vivre

Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble hormonal féminin qui se caractérise par une production trop importante d’androgènes (les hormones dites « masculines », comme la testostérone), par rapport aux œstrogènes et à la progestérone normalement sécrétés au cours du cycle. Ce dérèglement hormonal perturbe le bon déroulement du cycle menstruel, en particulier la phase d’ovulation. Le follicule destiné à libérer l’ovule n’arrive pas toujours à maturité. Son développement s’interrompt, et il reste alors logé à la périphérie de l’ovaire, sans être expulsé. Ces follicules immatures (souvent confondus avec des kystes, d’où la confusion liée au terme « polykystique ») traduisent en réalité un déséquilibre hormonal global plutôt qu’une pathologie localisée des ovaires.

Comment savoir si l’on est concernée par le SOPK ?

troubles féminins sopk

Il n’existe pas un seul profil de SOPK, mais plusieurs formes selon les symptômes, le terrain et les causes prédominantes. Chez certaines, les cycles deviennent espacés, irréguliers ou parfois absents pendant plusieurs mois, d’autres observent une acné persistante, une pilosité plus marquée, une chute de cheveux ou une tendance à la prise de poids. Le SOPK peut également rendre la conception plus difficile, sans pour autant qu’elle soit impossible. Ces manifestations peuvent s’exprimer isolément ou de façon combinée, et leur intensité dépend du profil de chacune.

Il est important de rappeler qu’un diagnostic ne peut reposer uniquement sur l’observation de ces signes. D’autres troubles hormonaux, comme les déséquilibres thyroïdiens ou certaines carences, peuvent comporter des symptômes similaires. S’auto-diagnostiquer risquerait d’entretenir la confusion ou de retarder une prise en charge adaptée. En cas de doute, il est recommandé d’effectuer un bilan hormonal, une échographie ovarienne et un entretien clinique mené par un gynécologue ou un endocrinologue pour confirmer la présence du SOPK et d’en déterminer le profil.

Les causes possibles du SOPK

Le syndrome des ovaires polykystiques n’a pas une cause unique. Il résulte le plus souvent d’un ensemble de déséquilibres hormonaux, métaboliques et environnementaux qui interagissent entre eux.

Sur le plan hormonal, le SOPK s’accompagne souvent d’une résistance à l’insuline. Dans ce cas, l’organisme répond moins bien à cette hormone, et le pancréas en produit davantage pour compenser. Ce surplus d’insuline stimule alors la production d’androgènes, perturbant le cycle féminin et l’ovulation. S’y ajoute parfois un déséquilibre entre œstrogènes et progestérone, qui accentue encore les troubles hormonaux et menstruels.

Mais ces dérèglements ne sont pas uniquement internes. L’alimentation moderne, souvent trop riche en sucres rapides et en produits transformés, le stress chronique, la sédentarité ou encore l’exposition aux perturbateurs endocriniens participent eux aussi à ce déséquilibre global. Ces facteurs extérieurs peuvent influencer le fonctionnement du système hormonal et accentuer les symptômes du SOPK.

Un terrain génétique ou familial peut parfois prédisposer à ce syndrome, mais il n’explique pas tout. Deux femmes d’une même famille peuvent présenter des profils très différents, voire ne pas être touchées du tout.

SOPK et naturopathie : accompagner le corps dans sa régulation naturelle

sopk cycles menstruels

Face au SOPK, la naturopathie ne cherche pas à masquer les symptômes ni à remplacer le suivi médical. Elle propose une approche globale du corps, en s’intéressant à ce qu’on appelle le « terrain » : un ensemble de systèmes qui interagissent entre eux et participent à notre équilibre : digestif, hormonal, nerveux et immunitaire. En effet, le corps sait retrouver l’harmonie lorsqu’il est soutenu et ainsi, le praticien aide à rétablir cette capacité naturelle d’autorégulation.

C’est une démarche d’accompagnement et non de substitution. La naturopathie s’inscrit aux côtés de la médecine conventionnelle, pour offrir un soutien complémentaire, axé sur la prévention, l’hygiène de vie et l’écoute du corps.

Les piliers naturopathiques pour mieux vivre le SOPK

L’alimentation

L’alimentation joue un rôle essentiel dans la gestion du SOPK. En agissant sur la glycémie, l’inflammation et la qualité des graisses consommées, elle contribue à rétablir un équilibre hormonal plus stable.

Réduire les sucres pour limiter la résistance à l’insuline

Une consommation excessive de sucres rapides perturbe la régulation de l’insuline, l’hormone du métabolisme glucidique. À long terme, cela peut accentuer les déséquilibres hormonaux. Adopter une alimentation à index glycémique bas aide à stabiliser la glycémie et à réduire la résistance à l’insuline, souvent associée au SOPK.

Bien choisir ses graisses de qualité

Le choix des matières grasses influence directement les processus inflammatoires du corps. Il est donc conseillé de réduire les apports en acide arachidonique, les acides gras polyinsaturé de la famille des oméga-6. Ils sont présents dans les produits laitiers issus de vache, les viandes grasses ou encore les œufs si consommés en excès. On peut privilégier à la place des produits à base de chèvre, de brebis ou des alternatives végétales.

Pour soutenir la régulation hormonale, il est utile d’augmenter la consommation d’acides gras essentiels :

  • en intégrant des petits poissons gras (sardines, maquereaux, anchois) au moins quatre fois par semaine,
  • en ajoutant dans son alimentation des huiles riches en oméga-3 comme celles de chanvre, de cameline ou de lin,
  • et en veillant à un bon équilibre avec les oméga-6 de qualité, présents dans l’huile de tournesol, de pépin de raisin ou encore dans l’huile d’onagre.

Apporter fibres et antioxydants au quotidien

Une alimentation riche en légumes, fruits frais, légumineuses et céréales complètes soutient la digestion, le foie et l’équilibre hormonal. Ces aliments riches en fibres et en antioxydants aident à réduire l’inflammation et à favoriser l’élimination naturelle des hormones en excès.

Soutenir le foie pour favoriser l’équilibre hormonal

Le foie, étroitement lié au métabolisme hormonal, joue un rôle essentiel dans l’élimination des hormones en excès. Lorsqu’il fonctionne correctement, il facilite la détoxication naturelle de l’organisme et contribue à la régulation hormonale. Pour le soutenir, certaines plantes comme le chardon-marie, le romarin ou l’artichaut peuvent être intéressantes. Elles participent à la détoxification du foie et favorisent sa régénération. Là encore, l’utilisation de ces plantes doit rester individualisée afin de respecter les besoins et la sensibilité de chaque organisme.

La phytothérapie

la phytothérapie pour soigner les troubles du sopk

Certaines plantes peuvent accompagner efficacement la régulation du cycle féminin et le rééquilibrage hormonal. L’alchémille, souvent utilisée en soutien du cycle menstruel, aide à apaiser les inconforts liés aux fluctuations hormonales. Le chardon-marie, déjà mentionné pour son action sur le foie, favorise également la régénération cellulaire et la détoxification naturelle de l’organisme.

D’autres plantes peuvent compléter cet accompagnement selon les besoins :

  • le palmier nain, reconnu pour son action sur la fonction de reproduction, soutient la fertilité et l’équilibre hormonal ;
  • la berbérine, issue de l’épine-vinette, participe au contrôle de la glycémie et peut contribuer à la régulation du poids ;
  • l’ortie est traditionnellement utilisée pour améliorer la qualité de la peau et favoriser un teint plus net.

Comme toujours en phytothérapie, ces plantes doivent être choisies avec discernement et adaptées à chaque profil : un accompagnement individualisé garantit leur usage en toute sécurité et leur réelle efficacité.

Les compléments alimentaires

Certains compléments peuvent également accompagner le corps dans sa régulation hormonale et métabolique, en complément d’une alimentation adaptée.

La vitamine B6 participe à la régulation de l’activité hormonale et soutient le bon fonctionnement du système nerveux, souvent mis à l’épreuve en cas de déséquilibre hormonal. Le zinc, quant à lui, intervient dans de nombreux processus chimiques de l’organisme : il contribue au maintien d’un taux normal de testostérone dans le sang, participe à l’équilibre de la glycémie et favorise la santé de la peau. Enfin, le myo-inositol est reconnu pour son rôle dans la régulation du sucre sanguin et la sensibilité à l’insuline, des éléments essentiels dans l’accompagnement du SOPK.

Comme pour les plantes, le choix des compléments doit être personnalisé, en tenant compte du profil de chaque femme et de son équilibre global. Certains compléments nécessitent d’ailleurs une utilisation encadrée : le zinc, par exemple, se prend plutôt en cure ponctuelle, tandis que d’autres peuvent s’inscrire dans un accompagnement plus régulier. Un suivi professionnel permet d’adapter les dosages, d’éviter les interactions et d’assurer une complémentation réellement bénéfique.

La gestion du stress et du sommeil : apaiser le système nerveux

Le stress chronique influence directement l’équilibre hormonal. Il favorise la production de cortisol, une hormone qui perturbe la régulation de l’insuline et accentue les désordres du SOPK. La sophrologie, la cohérence cardiaque ou simplement quelques minutes de respiration consciente par jour peuvent déjà faire une vraie différence.

Le sommeil, lui aussi, est un pilier à ne pas négliger : un repos suffisant permet de régénérer le système nerveux, d’équilibrer la production hormonale et d’apaiser le mental.

Le mouvement : un allié pour votre santé physique et mentale

L’activité physique contribue à améliorer la sensibilité à l’insuline et à réguler les cycles, mais il n’est pas nécessaire de pratiquer intensément : mieux vaut privilégier une régularité douce et adaptée à ses besoins. La marche, le yoga, la natation ou la danse peuvent être d’excellentes pratiques. L’essentiel est de renouer avec le plaisir du mouvement, sans pression ni culpabilité, pour se réapproprier son corps avec bienveillance.

L’environnement hormonal : limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens

Notre environnement quotidien influence lui aussi notre équilibre hormonal. Les perturbateurs endocriniens présents dans certains cosmétiques, plastiques, produits ménagers ou emballages alimentaires peuvent altérer le fonctionnement du système hormonal. Pour limiter leur impact, il suffit d’adopter quelques réflexes simples : privilégier les contenants en verre, choisir des produits d’hygiène à base d’ingrédients d’origine naturelle, et éviter le plastique chauffé au micro-ondes ou les bougies parfumées synthétiques. Ces gestes, répétés au quotidien, contribuent à un équilibre plus respectueux du corps et de sa santé hormonale.

Naturopathe et sophrologue, j’accompagne quotidiennement les femmes dans cette démarche grâce à un accompagnement sur mesure, mêlant conseils nutritionnels, outils de sophrologie et écoute bienveillante.

Vous souhaitez être accompagnée pour mieux comprendre votre corps et retrouver un équilibre hormonal naturel ? Prenons le temps d’en parler ensemble lors d’une première séance.

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